• Update: 25-07-2020 10:11

LES SOIERIES D'ANAPHE DU CONGO BELGE S.C.R.L.

 

 

Constitution

Les soieries d’Anaphe du Congo Belge fut constituée le 31 mai 1928 avec un capital de 7 millions représenté par 14.000 actions de capital de 500 francs ; il fut créé, en outre, 20.000 parts de fondateur. Le siège social fut établi à Coquilhatville et le siège administratif à Bruxelles.

Les 14.000 actions de capital furent souscrites par :

MM. Alphonse baron Jacques de Dixmude,20 actions ; le major Auguste Couche pour lui et pour un groupe, 1.370 actions ; Octave Chalon pour lui et un groupe, 2.000 actions ; Alphonse Louvet pour lui et pour un groupe, 1.100 actions ; Armand Delens pour lui et pour un groupe, 1.800 actions ; Léon De Wolf, 20 actions ; Iwan Fassin, 500 actions ; Jules-François Jacques ; 110 actions ; Léon-Henri-Joseph Jacques, 400 actions ; Alexandre Horlaint pour lui et un groupe, 3.000 actions ; Raymond Veyt, 500 actions ; la S.C.R.L. Société Générale d’Entreprises Commerciales et Agricoles en Afrique « Sogéaf », 2.580 actions ; la S.A. Les Tissages de Gand, 600 actions.

Les actions furent libérées de 20% et la somme de 1.400.000 fut remise à la Société.

Sur les 20.000 parts de fondateur, 15.333 parts ont été remises aux apporteurs pour les apports décrits ci-après ; les 4.667 restantes furent attribuées aux souscripteurs
des actions de capital à raison d’une part de fondateur pour trois actions de capital.

Apport(s)

MM. Léon De Wolf et Auguste firent les apports suivants :

Un droit sur le choix de terres domaniales au Congo belge d’une superficie initiale de 500 hectares, avec la faculté de répartition en quatre ou cinq blocs. Chaque bloc étant entouré d’un cercle de protection de quinze km de rayon ;

Un second droit de la même importance, de même superficie, et suivant les mêmes modalités, mais avec emphytéose, dans les territoires du Ruanda ;

De leurs connaissances respectives coloniales, techniques, textiles, de leurs relations, études et recherches sur l’existence et la localisation des nids d’anaphesLa soie d’Anaphe provient du cocon produit par les vers à soie du genre Anaphe, le résultat de leurs travaux, études, recherches, inventions, présentes et futures, etc., compris dans le sens le plus large, pour le traitement des textiles d’origine animale et spécialement de la soie sauvage dite d’anaphe;

De la pleine et exclusive propriété au profit de la Société, dans tous les pays du monde, y compris les colonies et protectorats ou la Société voudrait les prendre, des brevets résultant des travaux, découvertes et procédés sur le traitement des fibres d’origine animale et plus spécialement des nids d’anaphes ou soies sauvages. Les notices relatives au traitement industriel de ces fibres d’origine animale sont à la disposition de la Société pour permettre à celle-ci d’introduire les demandes de brevets (12-(25-26/06/1928)-9553). 

Premier conseil d'administration

Le premier conseil d’administration fut fixé à neuf personnes:

MM. Octave Chalon, major Auguste Couche, Armand Delens, Léon De Wolf, Alphonse Louvet, Alexandre Horlaint, Henri Hamon, Arthur Soupart, Ch. Aug. Belaygue (21-(1929 T3)-727)

Objet 

Objet principal - Toutes entreprises et opérations se rapportant à la production, la récolte, le traitement, l’industrie et le commerce de toutes matières textiles d’origine animale et plus spécialement de la soie sauvage ou soie d’anaphe (papillon de nuit), dans tous les pays, notamment au Congo belge, et dans l’Afrique tropicale ; le traitement et l’industrialisation de toute matière textile d’origine animale, par les procédés spéciaux Léon de Wolf et autres.

Faire, tant pour elle-même, que pour le compte de tiers, au Congo belge, en Belgique ou à l’étranger, toutes entreprises généralement quelconques, susceptibles de contribuer à la prospérité de la société ou d’en étendre l’objet social.

Pouvoir dans ce but, faire toutes opérations commerciales, industrielles, financières, mobilières et immobilières, s’intéresser directement ou indirectement, par voie d’apport, de participation, vente de brevets, d’alliance, de fusion, de souscription, achat d’actions ou titres quelconques, dans toutes sociétés ou entreprises qui auraient un objet social principal ou secondaire se rattachant au sien.

Pouvoir, par elle-même ou par voie de filiale, entreprendre toutes industries ou commerces de produits généralement quelconques, ayant pour but de traiter, travailler ou utiliser ses matières premières ou ses déchets.

A titre accessoire, pouvoir s’intéresser en tous pays à toutes opérations ou entreprises agricoles, commerciales, industrielles, minières et financières et notamment s’intéresser dans toutes autres entreprises et sociétés (12-(25-26/06/1928)-9553).

Modification du capital

Le 24 juillet 1928, le capital fut porté à 10 millions de francs par la création de 6.000 actions de capital de 500 francs, jouissance prorata-temporis, souscrites en espèces par divers comparants (21-(1929 T3)-727).

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Evènement(s)

L’exercice 1929 fut consacré exclusivement à des études et prospections. La mission envoyée en Afrique en septembre 1928 procéda à l'étude des régions de la province de l’Equateur, où doit s'exercer l'activité de la Société. Elle procéda aux levers de terrains favorables à l’établissement de plantations de bridelias (plantes) et, conséquemment, à l’élevage de la chenille anaphe, dans la région des Bangalas, dans la haute Tshuapa et dans le district Lulonga-Ikelemba. L'ensemble des éléments recueillis permit de situer exactement le problème de la récolte des nids de soie sauvage au Congo belge. Les constatations faites dans ce domaine ne furent guère encourageantes.

Malgré tout ce qui fut dit et tout ce qui fut écrit, la récolte sylvestre Afrique devait être, dans l'état actuel des choses, abandonnée parce que, s’il exista en réalité une quantité énorme de nids d'anaphes au Congo belge, ces nids sont tellement dispersés qu'il n'est pas pratiquement possible d'y organiser la cueillette, à moins que de payer aux indigènes et aux intermédiaires nécessaires un prix que la valeur de la matière ne put supporter.

Il fallut, donc créer de toutes pièces des plantations de bridelias et des centres d’élevage de chenilles anaphe, œuvre coûteuse et de longue haleine, qui ne fut pas sans influencer les prix de revient. Or, le prix de revient des nids bruts fut un facteur important de réussite, car la matière anaphe devait être, pour rester d'intérêt commercial, d'un prix sensiblement inférieur à celui de la pellette du Bombyx Mori (ver à soie du mûrier).

Dans la poursuite de son programme, la Société se trouva en lutte à des difficultés d’ordres divers : la mort de son directeur technique Mr. Léon De Wolf ; les résultats peu satisfaisants obtenus par le décreusage en vrac préconisé par ce dernier, ce qui remit en question le problème du décorticage des nids bruts ; l'éloignement des terres de culture et la cherté des manipulations et des transports: les difficultés de main-d’œuvre et la quasi-impossibilité d’empêcher les indigènes de détruire les chenilles.

L’expérience acquise permit de dire qu'une étude approfondie et expérimentale de sériciculture anaphe, étude qui prendra plusieurs années devrai être faite avant d'engager des capitaux importants nécessaires pour passer au stade de rendement.

De plus, si même la Société triompha des difficultés d'ordre technique, la question du prix de revient ne pourrait être résolue qu'avec l'aide méthodique et efficace des pouvoirs publics; certains pourparlers étaient engagés.

Par mesure de prudence, le Conseil prit l'initiative de réduire les dépenses dans les limites strictement indispensables et n'engagera la Société que si les pourparlers dont question aboutissaient à des solutions satisfaisantes ; comme l’avenir était incertain, le Conseil estima, de son devoir, de proposer la dissolution de la société (21-(1930 T3)-1082).

Dissolution et mise en liquidation

Le 20 novembre 1930, la société fut dissoute et mise en liquidation (12-(08-09/12/1939)-16986).
En mars 1931, une première répartition de liquidation de 200 francs par action de capital fut payée et en juin de la même année une seconde de 50 francs fut attribuée aux actions de capital (21-(1931 T1)-1413).

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